Quand SOUDAIN disais-je...
Un beau jour, dans le jardin de Béa, mon père sort de sa valise fraichement revenue du Maroc où il s'est installé, un flacon d'huile sombre, presque verte, et il commence son paragraphe par : "Suzanne, j'ai eu une idée".
Des idées, déjà à l'époque, il en avait... pas mal... j'irais pas jusqu'à dire trop, mais quand-même pas mal. Elles se soldaient toutes par la conclusion suivante : "plaque-tout, et viens, on travaille ensemble".
Ca faisait environ 802 fois qu'il me faisait une nouvelle proposition. La plupart était hors propos, en dehors de mon domaine de compétences (Suzanne, j'ai eu une idée : on va sortir une nouvelle forme de pantalons !), toujours étranges (Suzanne j'ai eu une idée, tu vas dessiner des motifs qu'on va imprimer sur des chaussons), toujours très faciles à mettre en oeuvre (Tu plaisantes ! C'est facile ! Il nous suffit de contacter l'ambassade de...) bref, mon père arriva ce jour-là avec, dans ses mains, le flacon plein de sa 803ème idée géniale qui allait révolutionner le monde.
Ma première pensée fut "ah ! Il a finalement compris où je me sentais à l'aise". Oui, les huiles, c'est ma partie. Je sais comment ça marche, c'est mes études, mon dada, c'est la nature, c'est bio, c'est médecine alternative, ça cadre bien avec mon personnage... en tout cas, plus que la forme d'un pantalon.
Je prends donc la posture de la spécialiste ès huiles, prête à me marrer un bon coup de sa nouvelle idée incroyable : "C'est quoi ça ?"